Alexandre 1er: la ville s'en souvient-elle?
Il y a 84 ans, Marseille était le lieu d'un attentat politique.
L'attentat de 1934 avait eu un retentissement mondial en ces temps d'instabilité politique. Un tel événement en son sein marque à jamais le destin d'une ville. De quelle façon cela se traduit-il encore de nos jours? Le temps de rassembler quelques documents, allons parcourir à nouveau les rues de Marseille, "en étranger"!
Quelques mois après l'attentat sont installés sur les lieux même du drame quatre plaques commémoratives, fixées dos à dos sur deux candélabres. Les anciennes cartes postales s'y sont souvent intéressées. Je décide donc d'aller vérifier sur place la pérennité de ces plaques, ainsi que leur état.
Le temps est pluvieux en ce mois de janvier. Chemin faisant, je me remémore un article de l'ancien magazine "L'illustration" datant de mars 1935 indiquant qu'une plaque en bronze marquera l'endroit même de l'attentat. Effectivement, elle sera installée à même la chaussée. On peux la deviner sur quelques cartes postales.
Cette plaque, assez méconnue, apparait furtivement dans un petit film sur le site de l'INA (voir lien ci-contre). Une fois sur les lieux, je constate malheureusement qu'à l'emplacement supposée, la plaque n'y figure plus. A t'elle été enlevée ou noyée sous les couches successives de bitume?
Autre mauvaise surprise: un des deux candélabres qui supportait une paire de plaques commémoratives a également disparu, victime sans doute de la piétonnisation de la partie ouest de la place du général de Gaulle. Seules subsistent les deux plaques à l'intersection de la rue Paradis et de la Canebière.
En revanche, un écriteau illustrée a été installée et relate le contexte historique de ce tragique événement. Placé à hauteur humaine, plus complet en terme d'informations, il remplace, au final, avantageusement les plaques disparues, tout en complétant celles encore en place.
Pour autant, la quête n'est pas terminée: une ancienne carte postale fait mention d'un monument érigé près de la Préfecture, où le monarque, agonisant, a été transporté après l'attentat. Je remonte la Canebière sous la pluie et m'engouffre dans une rue de Rome en plein travaux: le tramway l'empruntera dans quelques mois...Arrivé sur la place de Rome, je traverse le boulevard Salvator: en face, le monument est bien là, mais......
....dans quel état! Le monument semble laissé à l'abandon! Le terme "PAX" de la plaque scellée de la Canebière est présent ici. Les portraits des deux hommes d'état, Alexandre 1er et Louis Barthou alors ministre des affaires étrangères, se font face. Malheureusement, la pollution et l'absence d'entretien ont fait leur oeuvre.
Pourtant, à quelques mètres de là, sur le trottoir d'en face, un établissement privé perpétue, à sa manière, le souvenir du monarque assassiné: l'hôtel Alexandre 1er.
MISE A JOUR
Lors de ma dernière visite au monument commémoratif de la Préfecture, j'avais été frappé par le manque d'entretien de cet édifice. Je m'étais promis de revenir après la fin des travaux d'aménagement de la ligne 3 du tramway. Le monument, entièrement rénové, fait à nouveau honneur aux victimes à qui il rend hommage! Nous pouvons désormais apprécier l'oeuvre du trio de sculpteurs Botinelly, Sartorio et Vezien.